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Lectiologue

Candide ou l’Optimisme. Voltaire.

4 Juin 2017, 15:00pm

Publié par Vincent Ecrivaillant

Juin est là et à ma manière je soutiens les bacheliers qui passent l’épreuve de français (courage, après, il y aura la philo et la philo c’est l’éclate). Qui dit examen de français dit ouvrages classiques et en remuant la main dans un chapeau, j’en sors Voltaire, tralalère.
Alors, je n’aime pas trop Voltaire, le vendu des Lumières, mais bon, je vais vous parler de « Candide ou l’Optimisme », parce que croyez-moi, je l’ai lu en classe et bien, je puis vous affirmer que j’aurais voulu l’avoir aussi pour l’épreuve tellement c’est cynique, je voulais dire critique.
Définissons l’optimisme de prime abord : un optimiste c’est quelqu’un qui face à l’incertitude, va supposer qu’il existera une issue favorable à cette situation ; c’est donc à la fois un mode de pensée et d’action. Et là, Voltaire, enfant de saligaud, va prendre un personnage imprimant l’innocence ancrée dans l’optimisme et lui en faire baver sa mère.
Voilà, fin de la critique, grosse merde pour le bac. Non, je déconne, c’est la faute à Voltaire (facile).
Dans le château du baron Thunder-ten-Thronck (Tonnerre de Tronche qu’on disait en classe, hahaha des barres !), il y a un jeune noble mais illégitime nommé Candide. Il a été élevé par Pangloss, un précepteur fataliste qui lui enseigna l’Optimisme du meilleur des mondes possibles (non, Aldous Huxley, veuillez-vous assoir) d’après la doctrine de Leibniz (pas Leipzig, ça c’est une ville). Bien évidemment, dans son cocon de richard et son enseignement de pignouf, Candide est un brin de naïf (aucun mot n’est de trop), si bien qu’il termine par se faire jeter du château après avoir voulu galocher Cunégonde, la fille du baron, le gourgandin.
Et là, c’est partie pour les mésaventures qui l’emmènent à travers l’Europe et le Monde qui vont le ramener à la réalité du monde hors des dogmes métaphysiques qui classifie la réalité par des points de vue. Le parcours initiatique de Candide passe par l’enrôlement dans une guerre qu’il ignore, la désertion, le prix de la désertion, le tremblement de terre cataclysmique à Lisbonne en 1755, l’inquisition, le meurtre, le pillage, et j’en passe et des meilleures (des mondes, retour de blague). On soulignera que Candide s’en prend plein le derch tout du long, tellement que ça en deviendrait drôle, ses actes de bravoure fortuits et sa capacité incroyable à se faire berner fait que Candide a vu son prénom se muter en adjectif, pour la peine. Ce récit de Voltaire, peut-être bien le plus connu a laissé de nombreuses traces dans le langage : aujourd’hui on parle bien d’un caractère candide pour désigner un innocent optimiste un peu ramolli du bulbe ou encore l’El Dorado, cité d’or sud-américaine utopique dont le nom ferait rêver mon banquier. Somme toute, une critique de l’optimisme avec qui Voltaire semblait avoir des comptes à régler, particulièrement efficace en plaçant un héros malchanceux face à la réalité qui semble s’amuser de lui.

Et je conclurais sur un extrait particulièrement candide :
« Cet orateur, le regardant de travers de travers, lui dit « Que venez-vous faire ici ? y êtes-vous pour la bonne cause ? – Il n’y a point d’effet sans cause, répondit modestement Candide ; tout est enchaîné nécessairement et arrangé pour le mieux. Il a fallu que je fusse chassé d’auprès de mademoiselle Cunégonde, que j’aie passé par les baguettes, et il faut que je demande mon pain, jusqu’à ce que je puisse en gagner ; tout cela ne pouvait être autrement ».

 

Candide ou l’Optimisme.	 Voltaire.
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